vendredi 4 septembre 2009

les peintres des funérailles


Les peintres des funérailles

Des peintres hors de ce qu'on a l'habitude de connaître ni d'imaginer, des artistes qui ne cessent de peinturlurer en copiant des toiles innocentes d’ailleurs sans succès afin de se faire remarquer par le public. Ce dernier a du mal à les suivre, lorsqu’ils se mettent à parler de l'art sur le petit écran ou sur quelques journaux flatteurs et décadents. Pour eux, la page culturelle est devenue une clinique d'esthétique à travers laquelle les quelques critiques corrompus soignent le canon disproportionné de ces pauvres soi-disant artistes peintres. Mentir, c'est leur qualité. Ils en usent pour compléter et rehausser leur image hideuse, une image moche pleine de verrues et de laideur. Une fois interviewés, ils spéculent sous le couvert de l’art dans un dialogue primitif orné du langage mimé de chimpanzés et de perroquets, sans nouveauté et sans logique. Une façon de parler pour ne rien dire : « J'avais l'intention de le dire avant toi ...»
Ils s'exhibent aux cafés. Ils sont liés par un système de communication ultras sophistiqué, semblable à celui qu’utilisent les mafieux. Ils ne ratent aucune festivité mondaine que ce soit un vernissage d'une exposition de peinture ou la clôture d’un festival. Ils savent comment les vrais artistes vivent, s’ils sont malades ou déprimés sans jamais intervenir. Ce clan de peintres ratés qui se prennent pour des chercheurs (voilà un autre mot qui fait peur) d'un âge qui dépasse la soixantaine et qui n’ont toujours rien découvert. C’est la preuve irréfutable d'une stérilité intellectuelle. D'autres, des retraités de l'ancienne bureaucratie et une poignée de peintres du dimanche ayant reçu une pseudo formation chez des peintres ratés et profiteurs, se sont rassemblés pour faire face aux nobles peintres. Ils sont tellement contents une fois qu'ils finissent une peinture devant leur « mètre » qui est déjà préparé pour leur montrer un sourire de hyène. « Bien, je t'organiserais une exposition et tu vendras beaucoup de toiles ... ».
« Mais comment faire ? » Lui réplique-t-on « Ne t'en fais pas, j'ai des amis qui vont nous passer la galerie sans faire la queue, pour la critique; tu peux compter sur moi ..Mais pour paraître crédible et sociabilisé (un de dix commandements des charognards opportunistes), il n'y a pas de plus rassurant que d'assister aux funérailles des vrais artistes, être le premier à assister aux enterrements, saluer les familles des défunts, et sauter sur l'occasion afin d'exposer en hommage de ceux qui ont péri en pleine guerre picturale, dans un combat sans merci, sous le regard aveugle et l’ouie sourde de ces peintres des funérailles.
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Ö peintres des funérailles; transformez le cimetière en galerie pour reposer vos tristes âmes.
Servez-vous des épitaphes comme chevalets afin d'accrocher votre misérable peinture.
Chantez le gospel dadaïste, criez, pleurnichez, sans rimes, gribouillez votre poésie sans verres.
Anticipez, creusez les fausses de vos tombeaux avec les pelles de vos couteaux, snobs et orgueilleux.
Hypocrites écrits-vin, poètes ou pain-tres des funérailles que vous êtes, rouillez en instruments de ferrailles.

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